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LA G.T.J.
 

     
 

4ème étape : MOUTHE - LAMOURA

La vraie grande bonne nouvelle du jour : c’est enfin le vrai grand beau temps du mois d’août annoncé qui arrive. Le bonheur total. Il était plus que temps ! Pour peu nous aurions moisi sur pied.

La journée va démarrer par une séance de mécanique. Je change mes patins, mais doué comme je suis, j’en ai pour une heure. Heureusement, Christophe est là pour un coup de main efficace et salvateur. Il faut dire qu’un patin de droite monté à gauche ; ce n’est pas le top. Merci à lui. Entre temps, Sandrine fait des photos depuis le balcon du gîte, Stéphane bricole son Américan destrier, Frank passe son 1er coup de fil du jour, Christine joue avec Spoke, Rémi prend le soleil sur le balcon. Il faut dire que le soleil : il aime ( Les origines sans doute ). Hervé discute avec Dominique. Quant à Michèle et Nathalie, je ne les vois pas. Je suis trop occupé à galérer avec mes patins de freins.

Nous ne quitterons pas Mouthe sans être passés aux sources du Doubs qui jaillissent d’une anfractuosité de la montagne à peine à 200 mètres de notre hébergement. Une pause pour la pause photo, devant la paroi d’où jaillit la rivière qui nous a accompagnés ces derniers jours. Franck ! Dès que tu as fini de téléphoner ; Viens pour la photo souvenir qui immortalisera notre passage pour les siècles des siècles. Amènes-toi !

Et c’est parti pour notre journée de vadrouille. Tout de suite les bienfaits du soleil nous gagnent. Nous pédalons de bon cœur ; malgré des chemins encore très boueux. Notre groupe s’étire le long du Cébriot qui serpente dans les herbages où paissent les Jurassiennes tachetées. A Chaux-neuve, passage à côté du tremplin de saut à ski pour une première montée qui nous mènera à travers bois, sous le Mont Noir, la Combe David où l’oratoire nous offrit un abri providentiel l’an dernier, juste avant la grêle. Et cette fois, nous ne raterons pas le passage dans la prairie des Landris, et son petit vallon idillyque, qui nous permet de rallier la Chapelle des Bois, et la Maison du Montagnon ; célèbre pour son séchoir à vététistes transis ; que nous avions expérimenté l’an passé !

Nous ferons une brève pause barre et photo, et nous reprenons notre cours sur une portion de goudron car il n’y a pas d’autre choix.

Nous pédalons gaillardement, mais sans exagération, quand un bitumeux tout de vert vêtu ( voyez la couleur Caisse à bœufs avec écrit C.A. dessus. C’est vu ? ) nous dépasse. Mais qu’est ce ? Une déclaration de guerre ? Il nous enfume ? Il ose ? Enfer et damnation, il va voir ce qu’il va voir ! C’est sans doute ce que se dit Hervé qui saute dans sa roue. Et le voilà parti derrière le poireau roulant. La tentation semble en gagner d’autres. En tout cas, tout le monde y met du nerf pour ne pas être largué. Pour ma part, je me calme vite. La raison sans doute à ce faux plat d’un kilomètre et demi. Du coup, je perds de vue les premiers du groupe. Tout cela nous amène vite au chalet des mortes où nous devons bifurquer pour prendre le chemin des Lacs du même nom. Ma seule ressource est de siffler pour signaler le changement de direction. A priori, tout le monde a dû tourner, du moins le crois-je jusqu’à 500 mètres plus loin, où nous nous regroupons. Las ! Nous ne sommes que 7. Hervé manque à l’appel. Aie, aie, aie, ! Des randonneurs arrivent dans l’autre sens. Ils n’ont pas croisé de vététiste vêtu comme nous. Donc, au carrefour, il a certainement dû continuer de courser le coursier. Visiblement personne n’a envie de lancer les recherches, car il nous faut d’abord récupérer de notre coup de chauffe. Finalement Hervé arrive ; serein, et comme nous l’avions deviné ; il était bien parti derrière le bitumeux du coin, histoire de lui montrer comment pédale un vététiste ! Non mais sans blague ! Sauf est notre honneur.

C’est au complet que nous passons à côté des bucoliques lacs des mortes et leurs magnifiques tourbières. Ce tranquille paysage met de la beauté et du calme dans nos esprits ; ce qui tombe d’autant bien que nous attend la grosse montée par la route des ministres qui accède au crêt des arêtes, juste au-dessus du lac des Rousses, lieu de rendez-vous avec notre assistance chargée du repas.

Pour cette montée qui s’annonce " montante ", nous choisissons le développement ad hoc. Et c’est parti pour un train à douze km/h. Les plus forts en prennent un autre ( de train bien sûr ! ) qui les propulsera plus vite ! Un car de touristes nous dépasse en répandant sa nauséabonde odeur de gas-oil. Nous nous retrouvons tous à la câpite qui marque le départ des pistes de ski de fonds, en d’autres saisons. A peine le dernier arrivé ; un groupe de trois bitumeux passe à côté de nous.

Quoi ? Encore ? Comme un seul homme ( y compris les filles ) nous remontons sur nos vélos. Et c’est parti pour la course poursuite ! Et ma foi ; un peu ( voire beaucoup ) dans le rouge, nous les dépassons ; ce dont nous ne sommes pas peu fiers. Du coup, le tempo est donné pour les 6 derniers kilomètres de plat et de descente qui nous mèneront au lac des Rousses. La moyenne monte sensiblement, et dans la descente, le record de vitesse à 72 est établi. En tout cas, la descente a été vite pliée, et nous voilà au bord du lac à 13h tapantes.

Pile poil dans l’horaire. Hervé décide de descendre par les escaliers qui mènent au bord de l’eau pour créer l’ambiance. C’est gagné ! Avant le repas, moment détente et farniente au soleil, en attendant l’intendance qui ne saurait tarder. Wahou que c’est bon !

La faim commençant à nous tenailler, les estomacs crient famine. Je passe un coup de fil à Rémi. Je le sens surpris par mon appel que visiblement il n’attendait pas si tôt. Il faut dire que nous avons tenu l’horaire. Il annonce 20 minutes pour arriver !

Euh les gars ! Il va falloir patienter un peu ! On dit que ventres affamés n’ont point d’oreille. C’est vrai ! En plus ils ont de la voix, et ils râlent ! Mais pas trop.

Nouvelle séquence mécanique avec Christophe qui m’aide à dériver ma chaîne pour ôter un maillon salement vrillé. C’est chouette la vie de club ! On y trouve du soutien en cas de besoin ! ( Engagez-vous qu’ils disaient )

Je remonte sur la route. Rémi gare la margarine sur le parking. Il n’a pas dû traîner car la voiture sent le chaud. Il m’apprend qu’au moment de l’appel, il était sur la terrasse d’un restaurant avec Sandrine et Christine face au lac St Point, autrement appelé le Petit Canada. Dis donc Sandrine, je me suis laissé dire qu’il ne faisait pas chaud sur cette terrasse !

Bon ce n’est pas tout çà. A table ! Personne ne se fait prier, et tout le monde savoure son repas au soleil.

Rémi doit emmener Christophe chez le vélociste du bourg à 3 bornes du lac pour une réparation qui va s’avérer assez longue. Cela nous laissera le temps de faire le tour du magasin, où Stéph fera des essais de tenues. Nous comparerons nos vaches avec celles du club local. Y a pas ; les nôtres sont bien mieux ! Pour ma part, et je ne pense pas avoir été le seul, je bave devant le tout dernier Cannondale de route. Il faut dire que la machine dans la vitrine est plus que belle. Cela donnerait presque envie de passer à la route. Mais non ! Je blague.

Pendant la réparation Wapman est au tél. C’est fou çà, mais qu’est ce que tu fais ? Je vous le donne Emile ; il travaille ! En fait depuis le départ, il n’a pas arrêté.

Après cette longue réparation, il va falloir y aller. Par contre le casque de Christophe est resté dans la voiture avec laquelle Rémi est parti. Christophe n’a guère envie d’aller le chercher. Stéph qui de son côté n’a guère envie de rouler va lui prêter le sien. Tout le monde est content. C’est chouette la vie de club !

Et nous revoilà re partis.

Nous quittons Les Rousses via Le Sagy par une descente technique qui mène à la passerelle du Bief de la Chaille, où une solide partie de manivelles nous attend pour remonter à Prémanon. Ne le trouvez-vous pas joli ce nom ? Nous prenons ensuite le goudron par la combe Sambine qui monte à 1250 m Attention de ne pas manquer le chemin du Bois du Ban qui assure la liaison descendante vers la vallée de Lamoura. Descendre ! C’est vite dit car une série de petits vallons commandés par de petits raidillons casse pattes, avec de jolis passages dans les bois. Hm… cela sent bon les champignons !!

Pendant ce temps, Stéphane lave son vélo dans le lac des Rousses, et cela ne passe pas inaperçu aux yeux des baigneurs. Sandrine fait un tour de pédalo avec Rémi. Il n’y a pas de raison pour que nous soyons les seuls à pédaler ! Christine prend le soleil avec Spoke sur la terrasse du café qui surplombe le lac. En somme, des vacances cool !

Et pendant ce temps, nous pédalons allègrement, en direction du Chalet de la Frasse qui sera notre halte du jour. C’est la grosse descente qui rejoint la route. Il nous reste 6 km de bitume, et déjà les gros mollets se mettent en action. Derrière, on s’accroche et surtout, on ne dit rien lorsque les premiers dépassent le croisement où nous devons tourner à droite. On les laisse bien partir devant, et lorsque nous-mêmes arrivons à l’embranchement concerné, nous sifflons très fort pour signaler aux premiers qu’ils se sont trompés. Technique savamment élaborée qui nous permet, non solum de combler notre retard, sed etiam de prendre une avance confortable, histoire de les coiffer sur le poteau. Perfide ! is’n it ? Que voulez-vous, on compense comme on peut ! Wapmann fait l’effort et ramène Hervé et Bourriquot ( c’est ainsi qu’il s’est nommé lui-même dans un passage particulièrement difficile, où il a été le seul à vouloir passer sur le vélo ) dans sa roue. Nous bataillons dur pour ne pas nous faire dépasser, mais nous devons céder devant les arguments de la jeunesse.

Arrivée au Chalet de la Frasse pour la Kro de récupe sur la terrasse. Nous la savourons au son des clarines. L’endroit et l’instant sont magiques. A l’instant où le soleil disparaît derrière les sapins, les mots " Ô temps suspends ton vol ! " prend tout son sens, et une douce langueur nous gagne.

Pour la 2ème fois de la journée, nous sommes arrivés avant l’assistance. Ils ont dû profiter du lac, et ils ont eu bien raison !

Nous prenons possession de nos bas flancs qui sont juste au-dessus de la pièce unique qui constitue le Gîte. Imaginez une grande salle en forme de pyramide avec une imposante cheminée centrale qui sert pour la cuisine. En bas, la salle de restaurant, et au premier niveau, nos couchages sous le toit, sans séparation avec la pièce du rez-de-chaussée, où va avoir lieu une soirée d’anniversaire. Ce n’est visiblement pas ce soir que nous aurons la quiétude tant appréciée avant hier soir. Avant, nous savourons à tour de rôle, la douche de 30 secondes à l’eau bien chaude.

19H30 ! Nous prenons place à table, tout en regardant le maître des lieux qui prépare de magnifiques côtes de bœuf dans la monumentale cheminée. Pour nous : devinez quoi ? Charcuterie Comtoise et Rueschtis. A peine le repas terminé, la fête commence dans le chalet. Cela va être dur de dormir, et l’instant de plénitude de la fin d’après midi n’est plus qu’un souvenir. Pour ma part ; avant de sombrer dans les bras de Morphée, je regarde un moment la soirée. Dominique ne semble pas être fatigué car il danse avec la baronne. Je m’endors finalement assez vite. Ce n’est pas le cas de tout le monde, et cette courte nuit va certainement laisser des traces. En tout cas le matin, personne ne devrait m’avoir entendu ronfler !

GTJ 2002. 5ème Etape Lamoura-Le Poizat

Après la chaude soirée, et la courte nuit ; Je sonne le branle-bas le combat. Visiblement tout le monde n’a pas franchement bien dormi. Le bruit sans doute ! Pour Dominique tout va bien puisqu’il annonce : " pas un poil de jeu " avant d’entamer son petit déjeuner. Hélas pour eux, Sandrine et Rémi ne sont pas encore là, et quand ils arrivent à table, il n’y a plus rien pour eux. Y aurait t’il des morfales parmi nous ?

Aujourd’hui, nous roulerons sur nos vélos sales car le gîte ne dispose que de l’eau de pluie. Elle est donc rationnée. C’est d’ailleurs pour cette raison que notre douche ne devait pas durer plus de 30 secondes, et que notre assistance n’a pas pu prendre la sienne.

Dehors, il fait un peu frais mais la journée est radieuse. Nous prolongeons l’instant d’avant départ pour profiter de ce magnifique endroit en forêt.

Séquence histoire : Cette forêt s’appelle la forêt du massacre. C’est en ce lieu qu’en 1535, les mercenaires de François 1er se sont fait tailler en pièce par les soldats du Duc de Savoie ( Hardi la Yaute ! Cré milliard diou ). En clair, il ne faut pas nous chercher, nous les Savoyards ! A bon entendeur…

Clic clac ! Merci K… la photo de groupe avant le départ ( visible sur l’album club tenu par Aline ). Bon ce n’est pas tout çà, selon la formule consacrée : il va falloir y aller. La dernière montée d’hier sera de fait, notre première descente du jour. Voilà une journée qui ne commence pas trop durement. Et c’est parti !!!

Nous regagnons Lajoux par le goudron afin de récupérer le parcours duquel nous sommes un peu sortis pour rallier notre hébergement d’hier soir. Regroupement des troupes à l’issue de cette longue descente, devant la maison d’un papy autochtone mucho sympatico, avec qui nous taillons la bavette un moment. Les rencontres, cela fait aussi partie des plaisirs du raid.

Et tout de suite, la première petite côte de la journée. Elle nous hisse jusqu’au lieu dit " La Bise ".Je vous laisse choisir entre les deux acceptions. Re-petite descente goudronnée jusqu’aux Fournets où je m’arrête pour récupérer une documentation en vue d’un séjour futur. J’entre dans le gîte, personne ! Je pousse une porte… personne, une autre… C’est la cuisine ! Et là les vieux gars ; une merveilleuse odeur de confiture de framboise flotte dans l’air, et devant le fourneau, le maître des lieux remplit les pots de cette confiture qu’il vient de cuire. Pour un peu, je me referais bien un petit déjeuner tellement cette odeur qui me rappelle celle que faisait ma mère, est appétissante ( séquence nostalgie ). Je récupère la documentation et je repars presque à regret. Je ne veux pas trop faire attendre mes co-raideurs qui ont continué leur chemin.

Je les retrouve 10 minutes plus loin entrain de lézarder au bord du chemin, au soleil qui commence à bien nous chauffer ( séquence détente ). Nous descendons sur Lajoux, lieu de rendez-vous avec notre intendance qui va nous remettre notre ravito de midi. Mais que vois-je ? Une splendide terrasse qui va nous permettre de les attendre. Personne ne se fait prier pour profiter d’un nouvel instant de farniente au soleil.

Comme vous pouvez le voir, cette matinée n’était pas spécialement placée sous le signe de l’effort intense !

Christine, Sandrine et Rémi qui s’est improvisé chef logistique nous rejoignent. Nous prenons livraison de notre ravito tout en savourant un bon café au soleil.

C’est ici que nous laisserons Sandrine et Rémi qui vont prendre le train pour Lyon à Tenay-Hauteville cet après midi. Ils sont attendus demain à Toulouse pour un mariage. Leur après-midi sera mouvementée entre un gastronomique repas au Col de la Faucille où une terrasse a encore frappé ( une vague histoire de promesse de voyage aux Maldives,je crois) et une montée dans le train laborieuse. Sandrine qui doit être amoureuse se rendra compte qu’elle a oublié successivement son porte-monnaie à trois minutes du départ, puis ses clefs à une minute seulement du départ de son train. Rémi en sera quitte pour une traversée des voies en gare.

Nous continuons en direction des Moussières par un enchaînement de petits vallons et de prés séparés par les passages canadiens que nous franchissons maintenant avec une grande aisance, sans même ralentir. Montées et descentes se suivent telles des montagnes russes.

Cela me laisse le temps de réfléchir à notre hébergement du soir qui me pose souci. En effet, l’agriculteur qui doit nous recevoir m’a annoncé une semaine avant notre départ, que les caravanes qui nous étaient destinées ne seront pas libres. Nous serons sous tente ! Connaissant ma chérie et compte tenu du fait que nous avons d’autres filles, je crains le pire.

Cela ne m’empêche pas de savourer les magnifiques passages dans ces merveilleuses prairies du Jura avec une très jolie petite chapelle dans un paisible vallon. Nous profitons du point de vue de Cariche avec toute la crête qui domine au loin le bassin genevois. Elle nous masque le Mont-Blanc que nous verrons de toute façon demain. Derrière nous le col de la Faucille, nous passons le pré Coquet et arrivons aux Rasses où un passage canadien joue la dissuasion. Nous préférons le franchir à pied car il semble ardu. Le téméraire du jour sera Hervé dont la technique affirmée viendra brillamment à bout de l’obstacle. Tiens déjà les Moussières et sa fruitière où l’on fabrique le fameux comté des familles. Les beaux passages s’enchaînant, nous enquillons à toc un single qui emprunte un joli petit vallon jusqu’à L’Embouteilleux. Rien que du bonheur. Sèche remontée sur le goudron pour arriver à l’Embossieux pour un bout de plat, les Molunes puis La Pesse, où nous trouvons un vététiste qui fait une partie du chemin en autonomie. Nous, nous profitons de la fontaine du village pour faire le plein, et nous octroyer 5 minutes de répit avant de repartir. Il faut dire que cette fois il fait chaud, au point que le goudron fond sous nos pneus.

Et départ pour la Borne au Lion où est prévu le casse-croûte. Nous grimpons au Berbois par la route qui sert de piste de ski de fond en hiver. Arrivée à la borne et à son monument de la résistance. Stop pour la pause ! Il faut dire que le point de vue est superbe, on voit le Grand Crêt ( qui surplombe le bassin genevois et sa rade ) le crêt au Merle, et le Crêt de Chalam. Nous tombons le maillot pour un repas bronzette. Ouich c’est bon. Nous ferons durer la pause un moment de plus.

Bon ! on va y all… Départ pour Giron. Très large piste forestière négociée à toc jusqu’à ce que nous rencontrions un groupe de randonneurs à cheval. Hô bijou ! Tout doux les vélos ! Nous ne sommes pas seuls, les chevaux ont peur des vélos. Cela nous le savions déjà. Derrière, cela freine dur afin de ne pas apeurer excessivement les destriers effarouchés. Aie les pneus ! Sitôt passé la troupe des cavalcadours du mois d’août, nous reprenons notre rythme de croisière de descente, à savoir, à Toc. Hé les gars ! On se fait un arrêt au Belvédère de la Fauconnière ? Quand j’arrive au belvédère en question, personne ? L’auront raté les gars. Tant pis ! Et arrivée à Giron. Cette année nous ne manquons pas le balisage et arrivons du premier coup sur la très longue descente de St Martin de Joux. Les descendeurs s’expriment car rapidement le groupe s’éclate. 6 kilomètres, dans un chemin bien large, il y a de quoi ! Tiens j’en rattrape un. Deviendrais-je bon en descente ? Que nenni ! C’est Christophe qui a crevé son tubeless. Je vais pouvoir lui être utile à mon tour. C’est plus sympa une crevaison à deux ! En plus je vais me familiariser avec la technique du tubeless. Il finit sa réparation et nous rejoignons la joyeuse troupe qui patiente auprès d’une fontaine d’eau non potable. Et nous voilà au bas de la vallée pour devinez quoi ? La remontée sur Laleyriat et le Poizat. Pas d’autre alternative que de prendre le goudron sur 7 kilomètres pour un dénivelé de 250 mètres. Nous décidons de faire des trains. Je prends celui de 10 avec Michèle, et nous nous relayons pour tenir le 10 jusqu’en haut. Finalement de rouler ainsi, cela aide et je me surprends à arriver à Laleyriat plus vite que je ne l’aurais imaginé. Une fontaine bien fraîche et potable celle là, fera notre affaire. Nous attendons le reste de la troupe. Bourriquot arrive le premier et décide qu’il fera une reconnaissance du trajet. Ben ma foi, s’il a de l’énergie à dépenser ! C’est vrai que nous touchons au but. Tout le monde arrive et prend un instant de repos mérité à la fontaine. Et c’est reparti pour les derniers kilomètres.

Nous passons à côté du centre des Clermontelles où nous devons prendre le repas ce soir. Je m’arrête pour aviser la tenancière des lieux que nous serons un peu en retard ce soir. Et là, Miracle. Elle m’apprend que nos studios nous attendent ? ? ? ? Qui ? Quoi ? What? Was ist das? Qu’ouis-je ? Qu’entends-je ?

Oui j’ai eu des désistements et j’ai deux studios de libres. Pour nous c’est une vraie aubaine. Et pour moi la perspective de faire échapper nos accompagnatrices à une nuit sous la tente. Ma décision est vite prise, je vais prétexter le fait que nos caravanes ne soient pas disponibles comme convenu à la réservation, pour annuler. C’est d’un cœur léger que je remonte sur le vélo pour les 5 derniers kilomètres qui vont aux Granges.

Arrivée à la dite ferme. Et là, en voyant le lieu, je n’ai plus aucun remord pour annuler ma réservation. Je ne vous décris pas le lieu, mais je comprends pourquoi Christine et Hassania ont eu un gros coup au moral quand elles sont arrivées dans la journée, pour déposer les bagages, qu’elles n’ont même pas descendu des voitures. C’est vous dire !

Demi-tour sur le Poizat pour une descente que nous faisons à donf. J’essaie de surprendre Dominique, mais il a vraiment trop la forme pour moi.

C’est avec 10 km de rab au compteur, et une bonne heure et demie de retard que nous arrivons, heureux, à notre étape. Et là, je m’aperçois que plusieurs d’entre nous sont contents d’échapper à la nuit sous la tente. N’est ce pas Stéph. et Starking ?

Le repas est pris dans la bonne humeur dans ce centre de loisir. L’insatiable Dominique termine brillamment le repas en faisant le tour des tables pour manger les yogourts laissés par les autres. C’est qu’il nous ficherait la honte ! Non madame, il n’est pas avec nous…! Nous ne le connaissons pas…! Ce doit être un touriste…!

Nettoyage des vélos et douche qui sont le quotidien du vététiste termineront notre soirée. Personne ne se fera prier pour aller se coucher, après cette étape à rallonge.

GTJ 2002 6ème Etape.

Une fois n’est pas costume ; la journée va commencer par une crevaison de Michèle sur le parking des Clermontelles. Galants ; nous la laissons réparer toute seule comme une grande. Ben quoi, la femme n’est t’elle pas l’égale de l’homme ? Pendant ce temps nous profitons des rayons du soleil, alors que certains piaffent d’impatience, en attendant le départ effectif.

Et c’est le départ pour la dernière étape de ce raid.

Comme tous les matins, nous avons des fourmis dans les jambes. Dès la sortie du Poizat, les premiers prennent de l’avance, j’essaie la jonction afin que nous ne perdions personne, mais arrivés au Replat, il manque un rayedeur. La distance était pourtant courte, mais il y avait un croisement, et Hervé l’a pris. Je fais un demi-tour en maugréant, ( vous savez ;le genre, fait ch…, c’est pas possible, se planter sur trois bornes, faut être c.., m…, etc… ). Devant ; les autres s’impatientent ! Stéph. qui a déjà fait le parcours l’an dernier partira avec le groupe pendant que je récupèrerai l’égaré. Nous rattrapons la troupe Chez les Allambert. Le rythme est calme. D’autant que la première côte nous attend. C’est une large piste forestière qui nous élève de 100 mètres. Un long vallon avec de hautes herbes, des sapins et des traces de chevreuil, nous amène à Golet Sapin. A l’occasion d’un regroupement, nous arrivons dans une clairière où est déjà arrivé notre Franck allias Wapmann, le phoniste fou, l’homme au portable greffé. Et devinez ce qu’il fait ? Il téléphone devant un public attentif de vaches comtoises conquises et en rond autour de lui. Il fait un tabac. Elles n’ont jamais vu çà, c’est encore mieux que les trains ! Nous récupérons notre stakhanoviste du portable, et repartons pour Pradilet et les Taillis. Les 7 km suivants se feront sur le goudron par un profil montant régulièrement. Objectif : 150 mètres plus haut au Col de Cuvéry. Regroupement, petite gorgée d’eau, une barre et on s’y recolle. Un dernier coup de jarrets va nous hisser à 1231 mètres sur la ligne de crête qui domine la vallée de la Valserine.

Et là, nous recevons le prix de nos efforts avec la grandiose, la sublime, la majestueuse, la maising-issime vue sur le Mont Blanc, l’icône du parcours ! ( e.t. téléphone, maison ! Pierre, tu m’as compris ? ). Nous cheminons devant la splendeur sur la ligne de crête pendant quelques kilomètres. Passage au crêt du Nû, une dernière longueur sur le haut avant de plonger par une belle forêt, sur les Plans d’Hotonnes où nous prendrons notre repas. Une cabane de remontée mécanique nous protègera des agressifs rayons du soleil qui dardent maintenant très fort. La terrasse du cani d’à côté nous accueillera pour le café. Pour une fois que l’on peut prendre un café après le sandwich, nous ne nous en privons pas. Ben quoi on peut non ? S’agissant de notre dernier repas, nous prenons notre temps, histoire de prolonger cette semaine où nous en avons eu plein les yeux. Devant nous, un petit téléski hisse un adepte de la trottinette sur herbe, qui va nous fournir un spectacle inusité.

Bon on y va pour la dernière tranche ! Histoire de se mettre tout de suite dans les tours, nous prenons un premier raidard qui va nous mettre dans le rouge. Il va aussi nous ramener sur le plateau sur lequel nous poursuivons par un joli chemin dans la prairie. J’ai eu du mal à digérer la montée ; aussi, je suis à la traîne et je ferme la marche. Ce n’est de toute façon pas un souci car comme sur presque tout le parcours, le balisage est parfait. En plus, tout en ruminant mon repas, je repense aux belles images que nous avons vues durant notre périple. Tout à ma méditation ; au détour d’un chemin, je vois à 50 mètres toute l’équipe arrêtée, face à un troupeau de vaches qui occupe le terrain. Je ne sais pas depuis combien de temps dure cette confrontation muette, mais je vois dans le troupeau, un taureau qui voyant qu’il a l’ascendant, sans se montrer agressif, montre par son attitude qu’il ne bougera pas du chemin. Dans une telle situation, si l’on ne prend pas l’initiative, c’est le taureau qui va la prendre. Avant qu’il ne se décide, je fonce sur lui en criant et en gesticulant. Il faut dire qu’un taureau, si vous l’impressionnez ; il cède. Le troupeau évacue le chemin et je m’aperçois que mes co-raideurs sont médusés. En fait, je n’ai aucun mérite, j’ai été élevé à la campagne. Les vaches cela me connaît un peu. Je m’en suis occupé, je les ai nourries, accompagnées au champ, changé leur paille, charrié leur bouse, et bu leur lait à la traite. Pour peu, j’aurais pu être péoué. Pour la traduction, demandez à Pierre. En fait ces animaux sont craintifs et placides.

Nous arrivons aux Vuires, pour un petit bout de goudron qui passe aux Granges à Cha. La route fait un lacet, et pendant que nous en faisons le tour, Franck décide de couper à travers champ. Il a encore du jus, car il n’y a pas de chemin et cela grimpe. Petit arrêt à Le Crôt, où il y a un élevage d’ânes. Il y en a une bonne vingtaine qui broutent gentiment. Salut mes frères ! Nous repartons par cette petite route où l’an dernier, à l’occasion d’une pause ; Xoff qui avait un très fort mal de reins, nous avait fait une conversion éclair à la religion musulmane. ( J’ai la photo ! ) A genou sur le goudron, il s’était incliné en direction de La Mecque, pour soulager son dos qui le faisait fort souffrir depuis plusieurs jours.

On trouve le sentier qui nous mène au Brêt puis au Jorat. Là ; un choix s’impose afin d’éviter de faire la montée du col de Cuvillat par la route, qui est la dernière difficulté du parcours. L’an dernier, nous y avions peiné et sué sur un goudron surchauffé, pour une montée sans intérêt. A l’unanimité nous choisissons une variante par la Roche Samuel qui passe avantageusement à travers bois. Par contre, le balisage n’existe pas sur cette portion. Nous nous fourvoierons seulement deux fois avant d’y arriver.

Dans un raidard pentu, boueux et humide, Dominique nous fera un passage tout sur le vélo, malgré ses pneus quasi lisses. Il n’y a pas à dire, il tient la forme le bougre. Y fait rien comme tout le monde, Y peut pas monter à pieds comme les autres ? C’est donc bien entamés que nous arrivons au col de Cuvillat. Il ne nous reste plus que six kilomètres avant l’arrivée finale à La Praille qui est le terme de la G.T.J. Nous les parcourerons " caténaccio " car après 6 jours de pédalage, les organismes réclament un peu de répit. Nous savourons donc la traversée des bois de Champdor, de Valorse, le col du même nom, avant la dernière descente sur la Praille. Pause sur le parking pour bien marquer la fin de la traversée avant de rallier Hauteville par le goudron pour retrouver notre intendance qui doit nous attendre. Le mari et les enfants de Michèle sont là aussi.

C’est à la terrasse du Provençal que nous savourerons la ( heu ! Les bières ) de récupe. Rendez-vous est fixé au Karcher pour un rapide nettoyage avant de charger nos montures dans les voitures. Une fois le chargement terminé, nous nous séparons après ces six beaux jours, où nous avons partagé nos efforts sur cette magnifique traversée du Jura, qui est un splendide itinéraire, que je recommande une nouvelle fois à tous.

Nous nous séparons et nous donnons rendez-vous à la rentrée, car nous allons tous nous égayer pour nos vacances estivales.

Dans la voiture qui me ramène à Lyon, pour effacer le blues de la séparation qui vient, je commence déjà à penser à la prochaine virée. J’envisage plusieurs destinations. Pêle-mêle un Valence à Gap. Pourquoi pas faire avec Eric ( 1 ), les gorges du Verdon qu’il a étrennées ? une traversée du Vercors ? Il faudra que je demande à l’organisateur patenté du club, ses topos.

Donc rendez-vous l’été prochain pour une nouvelle destination.