Samedi 5/8
Beaugency - Amboise
102km ??h
Cruelle déception, ce n’est pas avec des étudiantes
US que nous petit-déjeunons, comme dans toute auberge de jeunesse
qui se respecte, mais avec un trio d’italiens en provenance de Lorient
et allant à Paris.
Par prudence, nous faisons les courses directement à
Beaugency, le GR suit la Loire par un traditionnel chemin de halage.
Pas de pluie, vent favorable, paysage sympathique avec des petits
villages en bord de fleuve, pourvu que ça dure.
A la hauteur du château de Chambord, le GR quitte
la Loire pour se diriger vers le parc du château. Nous débouchons
finalement sur le fameux édifice, heureusement il n’y a pas
encore trop de monde.
Pause goûter/carte postale dans le parc, puis
les affaires reprennent. Le GR met pas mal de temps à retrouver
le cours de la Loire : nous tournons pas mal dans les terres
et les indications sont homéopathiques. Pause Pique-Nique à
Beauregard, nous avons parcouru pas loin de 60km en 3h ce matin, bonne
moyenne !
L’après-midi, le GR suit la Loire de loin par
des chemins qui deviennent assez vallonnés. Nous arrivons à
Amboise vers 16h, la ville au pied du château est assez touristique,
une pause terrasse s’impose avant de rejoindre notre hôte dont
Olivier nous dit le plus grand bien (erreur fatale :!).
Le bonhomme en question s’averre être un personnage
haut en couleur, assez porté sur les produits viticoles. Pour
nous simplifier la vie, nous sommes censés dîner ici,
arrivé sur place, nous commençons à regretter
un peu ce choix : A l’heure du verre de l’amitié, nous
constatons avec effroi que 4 bouteilles de Jaja nous attendent fermement
pour le repas, voilà qui promet.
Le repas est gargantuesque est au demeurant excellent,
les normes d’hygiène en vigueur chez notre hôte sont
plutôt marocaines, mais le désinfectant ne manque pas.
Nous essayons quand même de contrôler les pulsions oeunologiques
de notre M. Saladin comme le surnomme Jean Paul.
Les conditions de couchage sont un peu limite, on plaint
les malheureux étudiants qui sont censé vivre ici le
restant de l’année. Fort de l’adage ‘pour dormir bien, dormir
plein’ (merci C12) le sommeil est lourd a défaut d’être
parfaitement réparateur.

sentier royal dans le parc du chateau de Chambord
Dimanche 6/8
Amboise - Chinon
112km - 5h15
Après un petit déjeuner copieux et heureusement
‘alcohol free’, je signe un peu contraint et forcé le livre
d’or (j’ai été dénoncé par mes petits
camarades comme étant le scribe). Avant de reprendre le GR,
petit détour pour voir ‘la pagode’ qui fait la fierté
d’Amboise.
Nous sommes dimanche, il est donc un peu critique de
trouver à ce ravitailler. Nous suivons les indications fantaisistes
qui sont censées mener au SuperU de MontLouis sur Loire, dont
les pancartes disent qu’il est ouvert le dimanche.
Le jeu de piste terminé (qui a le don de gonfler
tout le monde) nous faisons route vers Tour que le GR traverse. Avant
d’arriver dans le centre, les balises nous promènent sur les
hauteurs avant de rentrer réellement dans la ville.
Les bords de Loire s’aménagent au fur et à
mesure que nous entrons dans Tour, nous traversons la ville désertée
par les voitures en ce dimanche matin. Nous quittons la Loire, direction
la Vienne, car Chinon, notre étape de ce soir sur trouve sur
la Vienne.
Dans l’ensemble nous sommes tous plutôt comateux,
sans doute les séquelles du repas de la veille.
Pause déjeuner un peu avant Azay le Rideau, au
bord de l’eau, il ne fait pas encore un grand beau temps, mais la
sieste est techniquement possible, et ce ne sont pas les touristes
anglais venus nous squatter notre spot à pique-nique alors
qu’il y en plein tout autour qui vont nous en empêcher.
Petit détour pour voir le château d’Azay,
pas moyen de voir grand chose sans payer l’entré, puis direction
Chinon par le parc du chat eau. Comme souvent avec ces parcs aristocratiques,
des chemins aux lignes géométriques traversent l’endroit,
il suffit de trouver le bon cap, et de suivre une large allée.
Finalement, nous finissons la dernière dizaine de km par la
route pour rejoindre Chinon. Nous sommes plutôt inefficaces
dès que nous avons du bitume sous nos pneus, au lieu de rouler
grouper, en peloton, nous nous éparpillons sur une bonne 100aine
de mètre à gaspiller notre force à avancer individuellement
contre le vent.
Pause Coca dans un Chinon presque désert avant
de monter vers notre chambre d’hôte. Brève discussion
avec un cycliste routier US venu rouler dans la région, il
ose traiter nos spads d’heavy bikes alors que le plus n’atteint
pas les 11kg, ce qui n’est pas forcément le cas de son engin
avec roues aéro et porte-bagage.
Arrivé chez notre hôtesse, le contraste
est flagrant avec la veille. Ici, tout est ultra nickel, digne d’un
hôtel 3 étoiles, la maîtresse des lieux fait preuve
d’un grand professionnalisme et répond à nos questions
presque avant que nous les posions. Le male de la maison est un gros
chat angora qui nous toise, histoire de montrer qui est le patron.
On nous indique une laverie automatique dans la ville,
bonheur suprême ! Par contre, nous avons un peu de
mal à trouver un restau qui ne soit ni fermé ni complet,
nous nous rabattons sur une saladerie dont la carte abrite heureusement
quelques plat consistants.
Le ciel c’est dégagé dans la soirée,
c’est de bon augure pour demain et cela confirme le rapport météo
de notre hôtesse impeccable.

single track en bord de loire
Lundi 7/8
Chinon - Murs Erigné
92km - 4h30
Réveil vers 7h30, c’est une habitude maintenant,
pour un petit dèj vers 8h. Comme toujours, Franck se déguise
en cycliste quasiment dès le saut du lit. Tout comme le reste
de la prestation de notre hôtesse, note maximale pour le petit
déjeuner, de plus, elle nous confirme des prévisions
météo au beau fixe, cela devrait même tenir comme
ça jusqu’à la fin du raid.
Nous suivons la Vienne qui part se jeter dans la Loire
dans une 20aine de km. Bizarrement, une épaisse couche de nuage
recouvre les environs, alors que le ciel semble limpide partout ailleurs.
Un observatoire à la confluence Vienne - Loire nous donne l’explication
de ce curieux phénomène nébuleux : La centrale
nucléaire voisine crache un flot continu de vapeur qui, les
fortes pressions aidant, se transforme en nuages épais. Merci
EDF !
Une fois de nouveau sur le tracé de la Loire,
le GR se promène sur les hauteurs, le profil est même
plutôt en dents de scie : il plonge sur chaque village
pour remonter ensuite sur le plateau, et ainsi de suite pendant des
10aines de km.
Histoire d’avancer un peu, nous récupérons
la route peu avant Saumur car il est déjà 12h. Le spot
à pique-nique du jour est un peu décevant, sur les rives
ensablées de la Loire quelques km au sud de Saumur. La chaleur
est bel et bien de retour, nous récupérons de GR qui
se fait assez tortueux, étant dans un mauvais jour, je fais
part à moult reprises de mon mécontentement à
mes petits camarades quant au manque de logique de ce p... de GR.
Peu avant d’arriver à Murs Erigné, nous
perdons le GR et finissons une fois de plus par la route. Pause coca/goûter
avant de se présenter chez notre hôtesse dont Jean Paul
nous dit le plus grand bien (méfiance, on a déjà
eut un précédent), il est d’ailleurs difficile de trouver
un débit de boisson dans cette banlieue d’Angers.
Notre chambre d’hôtes est une maison cossue avec
parc, il semblerait que nous soyons dans une série bonnes surprises
quant aux conditions d’hébergement depuis hier.
Nous avons passé la barrière mythique
des 1000km depuis le début du raid, cela aura été
la plus courte étape depuis le début, chacun semble
récupérer assez bien de l’accumulation des heures de
vélo.
Repas dans le parc de la demeure, literie de qualité
et nuit paisible.

confluent de la Loire et de la Vienne
Mardi 8/8
Murs Erigné - Longrais
99km 5h35
Nous retrouvons rapidement le GR, puis longeons un bras
de la Loire de près pendant toute la première partie
de la matinée. Le ciel est bas mais pas menaçant.
Le terrain devient plus vallonné lorsque nous
arrivons dans un paysage de vignobles. Nous prenons ensuite une variante
du GR3 qui semble plus roulante par rapport au tracé originel,
la première partie est assez ludique avec des chemins monotraces
et un peu techniques. Le paysage change vite, et nous sommes maintenant
dans un décor très breton avec des maisons de granit
et un air poisseux comme en bords de mer. La Loire et maintenant très
large et doit déjà subir l’influence de la marrée.
Nous passons un village fort étrange, MontJean
sur Loire : au bord de l’eau, un bonhomme de 5m de haut fait
‘pipi’ dans le fleuve, alors qu’à quelques dizaines de mètres,
une grosse dame se fait bronzer sur le dos d’un hippopotame à
moitié immergé, curieuses sculptures. D’après
une pancarte, l’endroit abrite également le festival du chanvre,
ceci explique peut être cela.
Sortie de ce bled, nous changeons de rive et le GR devient
nettement moins facile, le chemin est plein de ronces et se termine
dans un champ à vaches plein de chardons et de bouses. La traversée
du champ à l’azimut est pénible et longue car il est
impossible de rouler là dedans. Nous en sortons finalement
les jambes et les pieds couverts de bouse, pique-nique au bled suivant,
la Loire est assez sale par ici.
Le redémarrage post-sièste est comme toujours
un calvaire, d’autant qu’il semble que le GR nous embarque dans la
même galère que tout à l’heure. Heureusement,
les choses s’arrangent vite, et le chemin redevient ensuite large
et roulant. Quelques petites bosses ponctuent notre route, mais globalement
nous sommes entre la Loire et une voie ferrée.
En chemin, Jean Paul percute un insecte volant d’une
taille respectable et aux propriétés urticantes impressionnantes :
son oeil enfle rapidement, mais courageux, il reprend sa route.
Nous quittons finalement la vallée de la Loire
pour rejoindre ??? Sur le plateau au Nord, petite séance
de route pendant une dizaine de kilomètres, cette fois ci se
sont Frank et Olivier qui font la trace. Après avoir un peu
tourné, nous arrivons au gîte, ici encore, très
bonne surprise, il s’agit d’une très vieille ferme parfaitement
restauré par un couple de passionné des vieilles pierres
et leur région. L’endroit est magnifique et très fonctionnel.

un GR pas forcement de tout repos
Mercredi 9/8
Longrais-Savenay:
105 km ???
Après avoir quitté ce qui restera la meilleure
chambre d’hôte du raid (très sollicitée, si on
en juge par le nombre de coups de téléphone que notre
hôtesse a reçu pendant le petit dèj). Nous redescendons
sur la Loire, afin de récupérer le GR avant d’arriver
sur Nantes.
Arrivés dans la ville, nous sommes censés
remonter l’Erdre, une rivière que se jète dans la Loire
dans Nantes. Nous nous octroyons une balade touristique dans la ville,
beaucoup de vieilles pierres, la ville semble cependant très
dynamique et agréable. Après une pause terrasse, nous
décidons de sortir de la ville pour déjeuner. Le GR
suit donc l’Erdre par des rives aménagées fort agréables,
nous rattrapons un banc de jeune bicrosseurs qui partent s’entraîner.
Après avoir quitté les rives de L’Erdre,
nous perdons un peu le GR, grosse frayeur peu après avoir récupérer
le bon chemin, un morceau de bois vient se coincer dans ma roue libre,
et je crois bien avoir définitivement saccagé mon moyeu
AR déjà bien fatigué. Heureusement, il n’en est
rien, et nous continuons sous la chaleur, en quête d’un endroit
pour déjeuner.
Nous continuons à avancer avec hésitation
par manque d’indications fiables, première crevaison pour Franck,
une crevaison noble, sur clou. Déjeuner pas très light
dans une brasserie, au moment de repartir, Frank est à nouveau
a plat, en réparant, il perd son levier de blocage rapide et
croit le ranger bien à l’abris dans une poche (trouée)
de son sac.
Même sans avoir fait de sieste, la première
bosse post-repas est assez pénible, heureusement, le GR devient
très ludique par la suite, avec une succession de singletrack
jamais plats et relativement techniques. Franck le maladroit crève
à nouveau (c’est là qu’il s’apercevra qu’il a définitivement
perdu son levier de blocage rapide).
En chemin, nous trouvons des prospectus pour une randonnée
ayant lieux dans le coin prochainement. La chaleur est maintenant
bien présente, heureusement nos singletracks sont globalement
ombragés, mais la succession des montées, descentes
entame pas mal les organismes. Ma roue AR a pris un jeu assez sensible
avec les km, de quelques mm, j’en suis maintenant à un bon
cm, ce qui donne une sensation de flou assez bizarre dans les descentes,
mais cela semble ne pas vouloir (pour l’instant) casser.
L’arrivée sur Savenay est cruelle, en bas d’une
descente sous un tunnel d’arbres, nous tombons sur une piscine municipale,
et s’il n’y avait pas eut un grillage, nous aurions feint la panne
de frein pour nous jeter directement dedans.
Pause coca comme toujours, avant de rechercher notre
étape. Jean Paul nous promet quelque chose d’inhabituel :
Le seul gîte du coin étant complet, son sympathique propriétaire
nous hébergera chez lui. Sans doute emporté par un excès
d’enthousiasme, Jean Paul nous promet un accueil mémorable,
avec mini concerts des enfants mélomanes, il aura sans doute
trop pris le soleil sans casque.
Après avoir cherché, demandé notre
chemin, nous arrivons finalement dans la ferme de nos hôtes.
Il me faut bien avouer que j’avais tord et que Jean Paul avait raison,
et qu’il était même loin du compte, cette dernière
nuit sur le GR3 nous laissera un souvenir impérissable. M.
et Mme Meignen et leurs 5 rejetons, Christophe, Stanislas, Marie
Blanche, Anne Sophie et Juliana nous ont réservé
un accueil des plus chaleureux, comme si nous étions de la
famille, bref, sans doute un des meilleurs moments de ce long raid.
Le lendemain, nous les quittons presque tristes de devoir
nous séparer de ces hôtes exceptionnels.

derniers sentiers avant l'ocean
Jeudi 9/8
Savenay - La baule
85km - ??
Après une série de photos souvenir, nous
prenons congé, direction Guérande par la variante Nord
du GR3, qui passe par la réserve naturelle de ???. La
matinée est une succession de petites routes et de chemins
larges et roulants, mais elle est globalement routière, après
s’être légèrement égaré suite à
une petit ‘coup de sang’ pour rattraper un routier, nous récupérons
le GR juste avant d’arriver dans la réserve.
Le paysage devient alors très marécageux
et nous nous enfonçons dans un labyrinthe semi-liquide. Les
chemins sont assez cahoteux, et finalement pas très agréables,
il faut constamment avoir un oeil à un mètre de sa roue
Av pour éviter les gros trous qui minent le terrain. En chemin,
Frank sympathise avec une troupe de chasseurs aux manières
assez frustres, le moins bête de la troupe doit être le
labrador.
Nous sortons finalement de ce labyrinthe sans avoir
vu grand chose, mais bien entamés par cette séance de
‘brise miches’. Ce sera le dernier passage en chemin du raid, ensuite
nous rejoignons un bled pour une pause reconstituante à base
coca (classique) et de Quine Aman, une redoutable pâtisserie
bretonne, sorte de mutant entre un chausson aux pommes et un palmito !
Histoire de brûler nos dernières cartouches,
la liaison vers Guérande se fait ‘poignée dans le coin’,
à un bon 35 de moyenne sur une 10aine de km. L’architecture
de la citadelle est moyenâgeuse, l’endroit est très touristique,
après avoir engloutit quelques crêpes, nous déguerpissons
vers la Baule où nous attend la cousine d’Olivier qui nous
héberge fort gentiment ce soir avant de rentrer sur Lyon vendredi.
Photo à la Baule, avec l’Océan avec plus
de 1300km en 13jours dans les baskets. Le reste de l’après-midi
est consacré au farniente, seul Jean Paul résiste à
l’appel de la baignade, Frank, Olivier et moi-même faisons profités
les touristes de notre splendide bronzage ‘agricole’.
Le lendemain, nous récupérons nos deux
voitures de location, louées pour pas trop cher grâce
aux prix FFC (ça sert au moins à ça), puis cap
sur Lyon a traverser la France.

arrivee heureuse au bord de l'ocean, apres 1320
kms
Pour plus d'informations:
Olivier
Fred
Jean-paul
Franck