Vendredi 14/08
Laubert - Florac 90 km
Nuit fraîche et réparatrice, départ
par la route descendante, par un vent favorable et un ciel bleu
pour Bagnol les bains (c'est bon pour la moyenne !). Les courses
sont copieuses pour éviter l'impair de la veille : l'hypoglycémie
n'aura pas lieu. Les prospectus se faisant rares ou étant en recto
verso, Lionel et Olivier débloquent des fonds spéciaux pour acheter
un carnet pour la rédaction du journal.
A Bagnol nous croisons un groupe
de VTTistes de l'UCPA en quête d'une pharmacie et d'un étrange
remède appelé "Cetavlon"…
Remontée sur les crêtes par une
petite route, puis pas un sentier ombragé, direction le Mont Lozère.
La pente est régulière et les chemins très roulants, les paysages
continuent de changer pour devenir carrément méridionaux.
Descente sur 15km du Mont Lozère
jusqu'au Pont de Monvère, nous passons par un village à moitié
abandonné, puis par une petite vallée splendide. Traditionnelle
pause Coca en terrasse au Pont de Monvère, un village plutôt touristique
mais néanmoins agréable. De la même façon qu'hier, nous nous fourvoyons
sur l'itinéraire en repartant, moindre mal cette fois ci, la route
ombragée en faut plat sur laquelle nous nous sommes engagés nous
mène au même endroit que l'itinéraire officiel.

En montant, nous apercevons à travers
les arbres, le ballet d'un avion incendie sur un feu dans la vallée
voisine, nous sommes bel et bien dans le sud. Notons au passage
qu'il n'est pas impossible que l'itinéraire officiel passe par-là.
Descente ultra rapide par les chemins
sur Florac, nous doublons en trombe des marcheurs bataves que
nous retrouverons 2h30 après notre arrivée au gîte de Florac.
Trompés par la relative fraîcheur de la journée, nous avons pris
de belles couleurs tirant sur le rouge fluorescent. Le gîte est
un ancien presbytère extrêmement bien refait par son propriétaire.
Nous faisons le plein de calories
dans une pizzeria locale, les quantités ingérées étant fonction
de la capacité des chaudières de chacun. Au final, il s'agissait
d'une étape longue mais très roulante et surtout très agréable.
Samedi 15/08
Florac - Mont Aigoual 90km
Petit déjeuner au gîte, à base
de confitures maison, Lionel et Olivier n'hésitent pas à se lancer
dans le bizarre (ex: Tomates vertes et oranges), Frédéric est
plus réservé.
Descente de la vallée du Tarnon
qui coule au pied de Florac en direction de Ste Enimie par une
succession de petites routes et de sentiers roulants puis très
étroits et techniques, entrecoupés de petits villages dont celui
de XXX a moitié troglodyte. Courses à Ste Enimie pour ensuite
monter par la route au col de Coperlac afin de rejoindre le Causse
Méjan.
A partir du plateau du Causse Mejan,
retour dans le désert, quel calme par rapport à l'animation de
Ste Enimie quelques km plus bas. Traversée du plateau à la fraîche
(entre 14 et 16h) particulièrement appréciée par Olivier.
Nous montons ensuite par la route
au pied du Mont Aigoual, et après un ravitaillement en eau auprès
d'une source qui se tarit à notre arrivée, nous attaquons 12km
d'ascension par les chemins. La première partie est très raide
et finalement en portage. Nous croisons de nombreux randonneurs
plus ou moins sympathiques qui redescendent en cette fin d'après
midi (un teuton se croyant sans doute à bord de son panzer occupe
toute la largeur du sentier et nous refuse le passage).

La montée se poursuit heureusement
dans des bois qui nous épargnent un peu de la chaleur. Trop confiante
en elle et au GR, la joyeuse troupe dégringole dans un fond de
vallée, alors qu'il aurait fallut quitter le GR et continuer à
grimper ; bilan de l'opération, une bonne heure de perdue, 6 à
7km supplémentaires et quelques centaines de mètre de dénivelée
positif dont nous nous serions bien passés, d'autant que l'orage
menace une fois de plus. Nous continuons, de moins en moins frais,
pour finalement arriver au gîte vers 19h45.
A notre arrivée, horreur !!! Ce
gîte exigu au confort précaire est envahit par une colonie de
jeunes cas sociaux forts bruyants, accompagnés de placides moniteurs.
Devant la file d'attente pour l'unique douche, le repas sera pris
tel que dans le Snack Bar qui jouxte le gîte (tant pis pour nos
voisins de table). Malgré leur relative lassitude, les Lyon VTTistes
randonneurs répondent positivement à la proposition du sympathique
gérant des lieux et dégustent une spécialité locale : le tripou.
Douche froide après que les petits
monstres aient vidé le cumulus (ce n'était pas la journée d'Olivier).
On n'est jamais trop prudent, le définitivement très sympathique
gérant accepte de stocker les vélos dans sa cuisine après qu'il
eut fermé boutique. Dortoirs 'montagnards' mais repos bienvenu
malgré la promiscuité.
L'étape a tenu ces promesses…
Dimanche 16/08
Mt Aigoual - Cirque de Navassel 80km.
Après un petit déjeuner classique,
donc trop léger, nous quittons sans regrets ce lieu désolé et
nos bruyants compagnons de gîte. Emportés par notre élan, nous
descendons par des pistes de ski jusqu'à l'Esperou, alors qu'il
aurait fallut s'arrêter plus haut. Qu'à cela ne tienne, nous en
profitons pour faire les courses, on ne sait jamais de quoi la
journée sera faite.
La suite du parcours est globalement
descendante par de larges sentiers forestiers sur les crêtes,
puis par un sentier plus étroit pour descendre dans les gorges
de la Dourbie. Après le désormais traditionnel goûter de onze
heures, montée vers la montagne de l'Aigoual pour passer par le
col de l'homme mort (tout un programme). Nous croisons un couple
de joggeurs au long court qui nous disent trottiner depuis environ
40km.
Nous chercherons longtemps le col
pour finalement s'apercevoir que nous l'avions passé depuis fort
longtemps (ça n'était pas écrit dessus).

Déjeuner tardif au pied du pic
St Guéral (à une époque où les distractions étaient fort rares,
trois frères s'étaient hermitisés chacun sur une montagne isolée,
et communiquaient chaque année à la St Jean grâce à un feu allumé
à cette occasion, l'un d'eux était un dénommé Guéral…).
En guise de digestif, descente technique et abrupte sur les gorges
de la Visse. Au cours de la pause terrasse de 4 heures on constate
qu'au top 3 des vélos du raid, celui d'Olivier, avec sa fourche
peu conventionnelle, recueille toujours les suffrages du passant
néophyte ; le splendide porte-bagages surmonté d'un sac poubelle
qui orne la monture de Lionel constitue également une valeur sure.
La fin de l'étape vers le cirque
de Navacelles est majoritairement routière en suivant les gorges
de la Visse. Malgré les indications optimistes du guide, cette
route est assez vallonnée qui plus est avec un vent défavorable,
lui non plus non mentionné par le guide. Nous ressortons enfin
de ces gorges pour mieux y replonger par la suite le traditionnel
orage de fin d'après midi est à nos trousses. Le GR qui descend
du plateau vers ce cirque naturel est particulièrement pentu et
vertigineux, et c'est encore une fois pas la route que nous rejoignons
la destination de ce soir.
Navacelles est un village orignal
dans la mesure où il se trouve au fond du cirque, la relative
difficulté d'accès et l'espace disponible limité l'ont épargné
des affres du tourisme industriel. Les vélos dormiront dehors
pour une fois, mais attachés et sous la garde d'un berger allemand
dénommé "Kaiser" plus avenant que son nom ne le lasserait croire.
Lundi 17/08 : Cirque
de Navacelles - Aniane 85 km
Après la précarité du couchage
du gîte du mont Aigoual, les citadins apprécient le confort douillet
de l'hôtel.
Départ par le GR pour descendre
les gorges de la Visse : la première partie est un sentier escarpé
entrecoupé d'éboulis, les premières frayeurs ont tôt fait de nous
réveiller complètement.
Remontée ensuite par la route sur
le Larzac, le retour à la civilisation se profile à l'horizon.
Les paysages sont exclusivement composés de garrigues et les routes
se font de plus en plus nombreuses au détriment des chemins.
La chaleur, les sentiers caillouteux
et cassants ont raison de la patience des Lyon VTTistes, et après
un déjeuner sous les quelques centimètres carrés d'ombre d'un
chêne rabougris, nous décidons d'emprunter la route jusqu'à St
Guilhem du désert : un village typique et touristique dans les
gorges de l'héraut. Le vent défavorable est malheureusement de
la partie, la désormais classique pause en terrasse de 16 heures
est la bienvenue.
Arrivée à l'hôtel d'Aniane de bonne
heure, Olivier et surtout Lionel profitent de la piscine, tandis
que Frédéric n'a pas résisté aux programmes télévisés soporifiques.
Le retour à la civilisation est opéré : un client jacasse dans
son téléphone portable à la terrasse de l'hôtel.

Mardi 18/08 Anianes
- Montpellier 99km.
A la lassitude du dernier jour,
s'ajoute un ciel menaçant : l'orage de la veille au soir ne semble
par vouloir nous quitter. Nous devons rejoindre par la route le
massif de la Gardiolle et ses chemins qui doivent nous conduire
vers la mer.
La liaison routière se fait sous
une pluie qui ne semble pas vouloir se calmer, ce qui a pour conséquences,
pour reprendre une formule déjà employée dans de telles circonstances,
de mettre le moral du narrateur dans ses Carnacs.
Le passage par la Gardiolle est
shunté, et l'arrivée sur la mer se fait exclusivement par la route.
Déjeuner à Frontignan Plage, fin de saison ou pluie? Toujours
est-il que les lieux sont bien calmes pour une station balnéaire
au mois d'août.
Chemin de halage aux vertus digestives
par un vent favorable le long de la mer jusqu'à Palavas, Photo
sur la plage. Il ne nous reste plus qu'à remonter sur Montpellier
par une piste cyclable. Celle-ci se perd aux abords d'une autoroute,
et nous avec. L'arrivée triomphale sur Montpellier se termine
donc par une voie rapide a quatre voies : c'était vraiment un
raid TOUS terrains !
Merci à Olivier
pour cette splendide organisation, bien qu'il eut essayé de torpiller
ce raid dès la première étape en sabotant sa fourche ; à Lionel,
monsieur 'relations avec l'autochtone', qui nous a permis d'exploiter
les ressources indigènes en eau, nourriture et indications géographiques
principalement ; enfin au narrateur, qui après la défection du
porte-carte d'une marque de grande surface de sport dont je tairais
le nom, s'est mué en porte-carte humain, et qui inculqua à ses
petit camarades les vertus du gros plateau et des 50 tours par
minute.