" RAID : LA TRANSVERDON "
Manosque – Cannes
303 km / 6076m dénivelée
+
Du 06 Juillet 2002 au 11 Juillet
2002
Juliette B, Lionel D, Philippe
Z, Eric C
- 1ére étape : MANOSQUE – VALENSOLE :
le 06 juillet 2002
Distance : 23 km
Dénivelée + : 482 m
C’est là que l’on s’aperçoit, qu’entre
la préparation théorique d’un raid, et sa réalisation
concrète sur le terrain, il existe un monde de différence
dans lequel la chance où la malchance oeuvrent pour une grande
part….
Samedi : - 8H00 :
Un rapide coup d’œil à la fenêtre me
permet de constater que le ciel, quoique couvert, est clément
et ne semble pas venir jouer les troubles fêtes en ce jour
de départ…Pourtant les services de Météo France
prévoyaient sur la région lyonnaise : " averses
le matin, et éclaircies en cours de journée. "
Ultimes préparatifs, puis à 9h40 je
quitte l’appartement, ose prendre l’ascenseur avec tout mon barda
et arrive, cette fois, sans encombre au rez de chaussée.
J’ouvre la porte de l’immeuble……et me heurte à un mur d’eau
continu, violent, bref, course rapide et repli stratégique
au garage…où une réflexion s’impose :
Mais pourquoi faut-il que les cieux se déversent
juste maintenant, alors que cela fait bientôt 2 heures que
je suis debout et qu’il n’est rien tombé pendant ce laps
de temps ?
Je patiente 5 bonnes minutes, espérant une
trêve, mais au contraire le flot s’amplifie et je dois me
résigner à enfiler le poncho, connaissant déjà
la suite….
Et c’est dans une réalité confirmant
mes impressions premières, c’est à dire, ruisselant,
les pieds baignant dans les chaussures, le fond de cuissard servant
d’éponge, que je rejoins Philippe, Lionel à peu près
dans le même état et Juliette en tenue estivale, sandalettes,
tee-shirt et short secs. Fred étant là, ceci explique
cela !!
Allons ! 10h15 :
Il est temps de rejoindre le quai, et de grimper dans
le train, direction Grenoble où nous effectuons un premier
changement à destination de Veynes.
Point de compartiment à vélo dans ce
train, et c’est donc dans le couloir d’accès au wagon que
nous entreposons nos montures, bloquant quelque peu le passage,
mais comment faire autrement ?
12H30 :
Tiens ! La Sncf est fidèle dans ses habitudes :
déjà 6 minutes de retard !
Il faut préciser, que sur le quai, s’agglutine
une joyeuse troupe de bambins, sacs aux dos, qui encouragés
par l’inévitable cohorte des parents, s’évertuent
à regagner leurs compartiments en essayant, bien évidemment,
de passer par-dessus les vélos !!!
Le chef de gare intervient, nous informe que nous
sommes (et tous les autres voyageurs !!) soi disant dans le
compartiment réservé à cette colonie de vacances.
En fait, il manque un wagon au train ! Si, si, je vous le promets !
Ils ont oublié un wagon !
Oublier un wagon ! Franchement, il faut le faire !
Donc, manœuvres supplémentaires pour atteler
le fameux wagon, et c’est avec une demi-heure de retard que notre
convoi s’élance !!!
C’est quoi déjà leur pub ?
Quelque chose comme : " A nous
de vous faire aimer le train !! "
Et, ben si c’est comme cela qu’ils s’y prennent, à
mon avis on n’a pas fini d’avoir des bouchons sur les autoroutes
les jours de grands départ ! D’autant plus que ce retard
aura d’autres conséquences sur notre périple.
Luz la Croix-Haute : nouvel arrêt en gare,
ce qui, somme toute, paraît logique !
Mais lorsque cet arrêt dure plus d’une demi-heure,
et qu’aucun mouvement de voyageur ne se produit dans un sens ou
dans l’autre, nous sommes en droit de nous poser quelques questions !
En fait la voie est unique et à double sens.
Donc, étant parti en retard, il nous faut laisser passer
un train qui vient dans l’autre sens, et la gare est le seul endroit
où la voie se dédouble.
Rapide calcul ! 2 fois ½ heure = 1 heure de retard,
donc nous ratons la correspondance pour Manosque !!Il ne reste
plus à espérer que le train veuille bien nous attendre,
mais en mon for intérieur, je n’y crois guère…
Enfin, arrivée en gare de Veynes !
Evidemment, plus de train, et la correspondance est
assuré par le car d’une société privée !
Par curiosité, je demande au chauffeur combien
de temps faut-il pour se rendre à Manosque :
" - entre 1h15 et 1h30 si tout va bien,
et si il n’y a pas trop de circulation ! "
Comme il est déjà 15h 45, et que nous
aurions dû être arrivé, normalement, depuis un
quart d’heure à Manosque, je commence à fulminer !!!
Mais nous n’avons pas d’autres choix, alors il vaut
mieux se résigner !
Evidemment, nous sommes un jour de grand départ,
et c’est pare-chocs contre pares chocs que s’effectue notre trajet !Original,
sur une route nationale !
Bref, arrivée finale à Manosque à
17h30, soit 2h00 de retard sur l’horaire initial !!!
Merci la Sncf !
Heureusement, ici le temps est au grand beau, et c’est
avec entrain que nous prenons, enfin, le départ de notre
Raid.

Gare de Manosque - Départ
Quelques " raidars " nous conduisent
sur ce fameux plateau de Valensole, et nous savourons les premières
chaleurs, les premiers effluves des plantes méditerranéennes,
les premiers tours de roues sur ce sol calcaire…Courte mais très
agréable étape, et c’est à 19 h 50 que nous
arrivons à notre hôtel :
" - Et bien heureusement que vous êtes
là sinon dans dix minutes je relouais vos chambres ! "
nous informe le restaurateur.
Il ne nous aurait manqué plus que cela !
Encore mille mercis la Sncf !
Eric.
- 2éme étape : VALENSOLE – PUYMOISSON :
le 07 juillet 2002
Distance : 48 km
Dénivelée + : 960 m
Deuxième étape, deuxième narrateur,
je pique la plume électronique d’Eric pour vous en aller
conter nos aventures du deuxième jour.
Le repas de la veille au soir a été
un peu longuet malgré tous les efforts du serveur qui nous
avait avertis : " Il y a beaucoup de monde ce soir,
c’est dur …". Vite débordé le garçon !
A part une tablée d’une quinzaine d’italiens, deux couples
de touristes allemands, belges ou normands et puis nous quatre,
la salle du resto était vide, mais que voulez vous, c’est
le sud…Bref après l’apéro, le rosé a coulé
à flots, prémices d’une joyeuse semaine.
Malgré tout, la nuit a été salvatrice
et je n’ai pas eu à sortir mes boules Quies du sac, les ronflements
d’Eric, bien qu’annoncés, ont été brefs et
discrets.
Puisqu’il faut y aller, enfourchons nos montures.
Pas avant d’avoir effectué quelques réglages de pression
de nos amortisseurs (Philippe et moi) un peu écrasés
par la surcharge inhabituelle due à nos sacs (pas au rosé,
on l’a digéré pendant la nuit et évacué
au réveil).
Avant d’attaquer la caillasse, petite incursion à
l’intérieur du village de Valensole, très charmant,
et c’est parti sur des grands chemins assez roulants. Et quand je
dis roulants, ce n’est pas façon Eric. Non, nous sommes sur
la plateau de Valensole, entre champs de blés et de lavandes
et les chemins servent tous à la desserte agricole. Point
de sentiers (encore moins de " single " hein
Juliette) à se mettre sous les crampons.
Par contre le paysage est splendide, on poursuit des
lièvres (on y reviendra plus tard) et la lavande embaume
tout le parcours. Pas de dénivelés importants mais
un relief qui ondule et explique tout de même la différence
entre le dénivelé annoncé et celui réellement
mesuré.
En route, Juliette s’arrête pour agrémenter
ses couettes de ces belles fleurs violettes qui s’émiettent
à perpette (en fait elle avait des nattes mais ça
m’aurait couper mon effet).
Philippe, lancé sur la plaque, tente de harponner
une charmante joggeuse en la surprenant silencieusement par derrière.
Bon an, mal an, midi s’approche et heureusement le
touristique village de Riez (on dit " rièze, riez !)
également pour faire quelques courses afin de rassasier nos
corps d’athlètes, certes pas forcément très
éprouvés, mais on a une réputation à
tenir.

Philippe et Lionel entre champs de lavande
et champs de blé.
Par contre le paysage est splendide, on poursuit des
lièvres (on y reviendra plus tard) et la lavande embaume
tout le parcours. Pas de dénivelés importants mais
un relief qui ondule et explique tout de même la différence
entre le dénivelé annoncé et celui réellement
mesuré.
En route, Juliette s’arrête pour agrémenter
ses couettes de ces belles fleurs violettes qui s’émiettent
à perpette (en fait elle avait des nattes mais ça
m’aurait couper mon effet).
Philippe, lancé sur la plaque, tente de harponner
une charmante joggeuse en la surprenant silencieusement par derrière.
Bon an, mal an, midi s’approche et heureusement le
touristique village de Riez (on dit " rièze, riez !)
également pour faire quelques courses afin de rassasier nos
corps d’athlètes, certes pas forcément très
éprouvés, mais on a une réputation à
tenir.
Après nos emplettes à Riez, et ses afflux
de touristes bronzés en tout genre, on remonte sur le plateau
(celui de Valensole, pas le 44 dents car ça monte quand même !)
histoire de manger au calme et de profiter de quelque ombrage nécessaire
à la sieste ( ah oui j’ai oublié de vous dire, il
fait beau et chaud).
Après donc notre agréable pause de midi,
tout de même un peu perturbée par le passage de quelques
mobylettes tout terrain, on remet ça direction le domaine
de Valensolette à Puymoisson.

En plein effort….
Le profil et le paysage sont semblables à ceux
de la matinée. Et c’est surpris, après à peine
une dizaine de bornes que l’on atteint notre étape du soir
en début d’après midi.
C’est dimanche et notre hôte Marcel, habituellement
seul, a invité quelques amis ce midi pour une petite fête
d’été. Ce sont donc une bonne trentaine de nicaraguayens,
brésiliens, costariciens et autre américano-centralous
d’origine ou d’adoption qui se trémoussent en terrasse sur
des rythmes latinos pour nous accueillir.
La femme de ménage a fait faux bond et notre
chambre de quatre n’est pas prête. Qu’à cela ne tienne,
Marcel nous propose deux chambres de deux pour le même prix.
On dit d’accord mais après inspection de la maison, il revient
nous informer que seule une chambre est faite, il faut qu’il prépare
l’autre et vue l’ambiance, ce sera en fin de journée. Pas
grave on fera la queue pour la douche.
Comme pour se racheter, Marcel nous propose aussi
de nous prêter sa voiture pour aller jusqu’au lac de Ste Croix
car il n’y a pas de piscine à proximité. Manque de
pot, personne n’a songer à pendre son permis pour conduire
soit le train, soit son vélo. Tant pis, nous patientons donc
sagement, à l’ombre sur la terrasse jusqu’en fin d’après
midi (la vue est superbe) avant de nous aventurer à pied
et à travers champ jusqu’au village de Puymoisson sur le
coteau en face.
Une bonne bière à la terrasse du café
central nous rafraîchit au milieu des manèges (c’est
aussi la fête au village).
Avant le retour au gîte, on en profite pour
faire quelques courses en vue du pique-nique du lendemain car le
parcours s’annonce peu urbanisé et en plus c’est lundi, jour
de fermeture des commerces à priori, alors quand on trouve
une épicerie ouverte un dimanche à 19h00, faut pas
hésiter.
Au domaine, les invités sont partis, seuls
un varois et sa femme nicaraguayenne nous accompagneront au dîner
avec Marcel. Au menu, suite et fin du punch et de la paella du midi.
On en a tous repris.
Grâce aux deux amis de Marcel restés
ce soir, nous aurons un bel aperçu de la vie au Nicaragua.
Ce qui ne manquera pas de rappeler quelques souvenirs costariciens
à Juliette, adepte des haricots rouges.
Lionel.