
Lundi 10/08 Volvic
- Vernet Ste Marguerite 65 km
Départ de Lyon à 7h00 à bord
du vaillant véhicule du scribe (3 passagers à l'intérieur, 3
vélos à l'extérieur), arrivée à Volvic vers 10h. Après avoir
laissé la voiture dans un coin ni trop désert ni trop fréquenté
de Volvic, nous enfourchons nos vélos à 10h15.
Nous ne souffrons pas trop de la
chaleur dans les chemins ombragés qui serpentent entre les puits
(les volcans) et les pentes sont raisonnables.
Vers midi, à l'heure des courses,
nous rencontrons un cyclotouriste parisien descendant dans les
Cévennes par la route, s'en suit une brève discussion à propos
des mérites des deux types de montures.
Peu après notre premier déjeuner
en plein air, Olivier constate avec horreur que sa fourche a perdu
un des nombreux axes qui la compose. Nous n'avons pas d'autre
solution que de redescendre sur Clermont pour trouver quelqu'un
pour réparer ça.
La descente se fait par la route
et heureusement quasiment tout en descente. Ce faisant, nous retrouvons
la canicule annoncée par la météo. Un premier magasin de cyclomoteurs
remplace gracieusement la vis perdue, reste à trouver ou regonfler
l'amortisseur aux 10-11 bars nécessaires au bon fonctionnement
de la fourche.
Pause Coca en terrasse vers la
cathédrale de Clermont, l'incident nous aura au moins permis d'apprécier
les charmes du centre ville. Nous décidons de nous séparer : Lionel
et Olivier chercheront un magasin susceptible de regonfler l'amortisseur
raplaplat, Frédéric ira récupérer son bolide à Volvic pour emmener
tout ce petit monde au gîte prévu pour ce soir (car il est déjà
16h00). La remontée sur Volvic par la route et par une chaleur
accablante n'est pas une mince affaire, d'où une arrivée bien
émoussée à Volvic, et une immersion remarquée dans la fontaine
de l'église.
Pendant ce temps, la fourche a
été regonflée et les courses pour ce soir faites par Lionel et
Olivier, une fois la petite troupe réunie, nous prenons la route
de Vernet Ste Marguerite.
Au gîte, nous côtoyons un groupe
de cyclosportifs bedonnants commentant avec force détails leur
sortie de 60km du jour…
Malgré l'étape écourtée, les nouilles
sont les bienvenues, et le repos réparateur.
Mardi 11/08 Vernet
Ste Marguerite - Allanche 70km
Aucune trace des tenanciers du
gîte, nous leurs laissons l'argent dans la boite aux lettres,
voilà des gens peu inquiets !
Craignant pour son carrosse rutilant,
Frédéric rejoint le village de Murol à quelques km du gîte par
la route pour s'y garer pour la semaine (en espérant qu'un tel
bijou n'éveille pas la convoitise des mécréants, ni la curiosité
des forces de police locales). Après la réunion du trio, première
grosse bosse, et bien sur premier portage pour arriver sur un
plateau plutôt désert.
Nous passons par Besse : un village
Moyenâgeux, où la reine Margot aurait séjourné, passage au lac
Pavin : un vestige de volcan très sombre au milieu d'une forêt
de sapins. Nous traversons de rares villages très calmes, heureusement,
on y trouve de nombreuses fontaines, le parcours est relativement
roulant.

Déjeuner en compagnie d'escadres
de mouches, pas question de sieste avec de tels compagnons. Enormément
de mouches, de nombreuses vaches, beaucoup d'avions de chasse
qui viennent se dégourdir les ailes dans ces régions désertes,
et très peu d'autochtones.
Arrivée à Allanche après une descente
roulante d'environ 8km. Allanche est un triste village-rue, sans
caractère particulier. L'hôtel restaurant qui nous héberge et
nous nourrit est dans le même ton, et le repas pas très adapté
à la pratique de notre beau sport. L'étape de demain est qualifiée
de dure par Olivier.
Mercredi 12/08
Allanche - Paulhac en Margeride 75km.
Départ par les chemins en direction
de St Flour. Est-ce dut au repas de la veille, au syndrome du
troisième jour? Toujours est-il que la grande forme n'est pas
au rendez-vous aujourd'hui, vu nos performances pour rejoindre
St Flour (par un itinéraire globalement descendant pourtant),
nous décidons de faire quelques coupes sombres dans l'itinéraire
officiel et d'emprunter les petites routes plutôt que les chemins
prévus pour l'après midi, d'autant que le temps devient orageux
derrière nous.
Le col du signal (3km à 10% par
les chemins) est incontournable, nous le passons sous un ciel
très menaçant, puis une pluie heureusement pas trop intense. Descente
par la route sur Paulhac toujours sous une pluie fine.

Au gîte nous rencontrons un sympathique
couple clermontois empruntant le même itinéraire que nous, avec
des étapes un peu plus courtes cependant (le guide qui a servit
à Olivier pour organiser ce raid semble être un best seller par
ici).
A la tombée du jour arrive un troupeau
de VTTiste belges hagards et boueux partis de St Flour le matin.
Ils font suivre leur imposant bagage en taxi de gîte en gîte.
L'un d'eux a perdu un patin de frein arrière (comment a t'il pu
faire cela ?), un autre chevauche un VTC en slicks, tous n'ont
pas l'air très entraînés. Olivier en bon samaritain leur indique
un réparateur de vélo sur l'itinéraire du lendemain.
Repas copieux à l'auberge gîte
ferme local, à base d'aligot : un épais mélange de purée de pommes
de terre et de tome fraîche.
Jeudi 13/08 Paulhac
- Laubert 85km.
Tous requinqués par le solide accueil
de Paulhac, nous partons pour une étape qui devait être paisible,
c'était sans compter sur les impondérables qui font tout le charme
(quoique) d'un tel voyage. Cette fois ci le problème vient du
fait que nous ne croisons âme qui vive pendant de longues heures.
Sans plus de nourriture que de rares barres au fond des sacs,
une épidémie de panne de jambe sévit à l'heure habituelle du déjeuner.
Lionel tente de lutter contre l'adversité en dévorant des buissons
entiers de mures sauvages, sans grands résultats.
Arrivés au col de la baraque des
Bouviers, nous nous croyons tirés d'affaire, malheureusement,
le restaurant qui s'y trouve nous éconduit poliment, invoquant
un fallacieux manque de place. Serons nous contraints de chercher
le ventre creux quelque commerce dans la vallée ? Non, Lionel,
notre providentiel "public relations" nous obtient le couvert
dans une colonie de vacances désertées par ses bambins en randonnée.
Les victuailles du sympathique cuisinier resté sur place sont
englouties avec gratitude. Une fraction de seconde, nous avons
une pensée pour ces malheureux belges rencontrés la veille, ils
ne manqueront pas de passer par ici dans quelques heures, probablement
dans un état encore plus pitoyable que la veille.
Descente sur Le Giraldes, les chemins
sont ornés de profondes ornières, signe du passage de motos, nous
apprendrons plus tard que ces stigmates sont le fait du trèfle
lozérien, une fameuse épreuve d'enduro. Le Giraldes est un village
accueillant, la végétation, le climat, l'architecture et l'accent
des indigènes nous rappellent que nous faisons route vers le Sud,
le contraste par rapport à la veille est étonnant.

Halte au sympathique et artisanal
bar local ; dans l'euphorie de la reprise, nous sortons complètement
de l'itinéraire prévu, et les 15 km relativement plats qui nous
restaient à parcourir jusqu'à l'étape se muent en 30-35 avec une
grosse bosse en prime. Malheur aux paisibles randonneurs qui nous
suivent depuis le départ du bar et qui doivent faire étape à Laubert
comme nous, ils seront rapatriés par leur voiture suiveuse après
que nous les avions définitivement perdus dans une montée.
Arrivée vers 18h30 au gîte camping,
pour ce qui devait être une étape facile…
Les chambres sont exiguës, mais
l'on mange correctement et nos hôtes sont sympathiques.